En passant par la Vendée et les Charentes avec ses sabots !14

06/05/2023 19:17

Chapitre XIV

Chez Fabien.

même Mario participe au bonheur des "mômes"

C’est une écurie bien particulière que celle de Fabien. A première vue on pourrait penser que c’est un peu le foutoir . Il règne ici une atmosphère ( en référence au dernier paragraphe) conviviale et bon enfant. Le gars Fabien s’active dans les écuries qu’il a lui même construites: paille, foin, eau, curage. Il s’intéresse à mes voyages et me raconte les siens qui auraient pu croiser les miens tant certains sont semblables, puis s’en va conseiller une cavalière qui s’est trompée dans une manœuvre avec une jument. Fabien s’est beaucoup investi auprès des jeunes cas sociaux sur Saintes située à quelques encablures, mais aussi ici en recevant des groupes restreints de jeunes en difficulté.

Dès lors, l’approche du cheval par la médiation donne un tout autre sens à son job et contribue à l’intérêt qu’il porte au public reçu. Cet éducateur dans l’âme porte en lui une sorte de sacerdoce que l’on perçoit aisément lorsqu’il « travaille » avec les jeunes qu’ils soient en difficulté sociale, en situation de handicap ou souffrant de troubles psychiatriques. Abordant ces aspects, il m’indique qu’il ne revendique absolument pas le titre d'équithérapeute, mais que sa trajectoire personnelle et son expérience avec les chevaux lui confèrent l’engagement qu’il consacre aux mômes, comme il dit.

L’ayant côtoyé l’espace d’une soirée, j’ai cru revivre ici les très forts moments vécus il y a 50 ans auprès des jeunes pupilles où le temps ne comptait pas, où la passion et le bien faire était comme cette devise des « toujours en avant ». C’est parce que j’étais un peu dans mes pensées d’un autre temps que j’ai laissé chez lui deux sacoches obligeant Sabine à les récupérer le soir même d’un coup de voiture.

Vers Saintes.

Même si ici tout n'est pas clean, je puis vous dire en m'inspirant du regard de Charles Péguy sur la qualité d'un ouvrage que tout respire l'écoute et le don aux autres: un orgueil d'atelier! aurait-il dit, en quelque sorte.

Au petit matin, Fabien me remet des photocopies de l’itinéraire hors route qu’il me conseille pour rejoindre Saintes, et je puis dire que cela m’a été fort utile.

Entrer dans Saintes avec un mulet, fut-il de choix, est aussi compliqué que de traverser les faubourgs, de s’approcher des zones commerciales ou industrielles comme celles de La Rochelle, de Rochefort ou d’ailleurs.

Venir en agglo avec un mode de transport aussi archaïque est quelque peu décalé. Rien n’est fait pour nous, ni les trottoirs, ni les circulations et encore moins les rocades de contournement.

A l'intérieur de la rocade, une bien belle ville.

Et pourtant ne sommes nous pas un patrimoine vivant, un zeste de bio-diversité, un bien être pour la planète, un bonheur d’oreilles pour la cause écologiste, un modérateur du changement climatique et un élément essentiel dans le paquet climat ( comme l’indique une trop jeune ministre). Comment pouvons nous encore vivre dans un monde futile sans mulet? ( c’est là encore une vraie question, comme ils disent…)

Mario s’est habitué à la densité des pièges de la ville. Pour m’accompagner lorsque plus détendu je chante, il participe en hochant la tête en rythmant à peu près la mesure : je dis bien à peu près !

.Ste Marie des Saintes. une des nombreuses curiosités de Saintes

Nous avons maintenant parcouru environ 150 kilomètres et nous nous sentons tous les deux en bonne forme, malgré la fatigue logique d'un voyage avec "ce bonheur d'oreilles". A ce propos, il me reste quelques livres "Au pas du mulet" que je peux mettre à votre disposition si vous me faites part de votre souhait de vous le procurer. Il est Vendu 15 euros, dont 7 reviennent à L'Institut Gustave Roussy. La quête de Mario pour retrouver sa "mulcinée" est le prétexte pour une riche découverte des communes du Val-de Cher-Controis. Il y a même un dépôt du livre dans Paris intra-muros!!!

Pour terminer ce court chapitre je ne peux m’empêcher de vous livrer les propos d'une jeune ministre interviewée sur une radio d'état lors d'une matinale "on est ce qu'on a envie d'être!" . Avec un tel nombrilisme je pense que cette jeune prédicante aurait pu tenir le rôle dans "parce que je le vaux bien". no comment...

Jean, le 6 mai 2023 depuis Thésée, 41